Maintenance et entretien des installations de photovoltaïque

L’installation photovoltaïque la plus ancienne de Suisse a dépassé les attentes. Lorsque la Haute école spécialisée du Tessin (SUPSI) a installé en 1982 les premiers modules solaires, personne n’aurait pensé qu’ils fourniraient encore de l’électricité 40 années plus tard. Leur performance maximale atteint encore 80 % de la valeur initiale. Certains seront même réutilisés pour une seconde période d’utilisation sur le toit du nouveau bâtiment de la SUPSI à Mendrisio. Également sur d’autres sites en Suisse, la résistance des modules photovoltaïques a pu être éprouvée. Lorsque des bâtiments avec un toit solaire sont démolis, souvent l’installation photovoltaïque est le seul élément de construction qui peut être réutilisé à un autre endroit. De telles installations de seconde main sont par exemple exploitées sur le campus de la Haute école spécialisée de Zurich à Winterthur ou sur le bâtiment de recherche de l’Empa à Dübendorf. Par ailleurs, à ce jour, moins d’un pour mille des installations photovoltaïques en service en Suisse ont dû être remplacées.

La plupart des fabricants de photovoltaïque indiquent une durée de vie moyenne de 25 ans et une perte de rendement d’au maximum 20 %. Les chercheurs en photovoltaïque de la Haute école spécialisée de Berne considèrent une durée de vie garantie moyenne de 40 ans comme possible et souhaitable. L’onduleur et de nombreux câbles de raccordement constituent l’exception, puisqu’ils doivent être échangés après quelques années ou au plus tard après 15 ans d’utilisation. Au demeurant, les frais d’entretien des installations photovoltaïques restent minimes. Malgré tout, les experts en énergie solaire bernois déconseillent de renoncer entièrement à un entretien régulier. En effet : les personnes qui surveillent la performance énergétique d’une installation et effectuent des contrôles périodiques détectent à temps les salissures et les points faibles, ce qui permet d’éviter les pertes de rendement des modules solaires.

Poussière fine et feuillage 

La pluie et la neige sont même souhaitables : elles nettoient la surface vitrée de façon naturelle et ont généralement un effet suffisant. En revanche, à proximité des cheminées industrielles, des routes très fréquentées, des voies ferrées et d’autres sources de poussières fines, la saleté s’accumule et altère les surfaces transparentes. De telles bandes de saleté peuvent réduire la production d’électricité d’environ 4 à 8 %, selon les mesures effectuées au laboratoire solaire de la Haute école spécialisée de Berne. Dans un cas extrême, la production d’électricité pourrait même baisser jusqu’à 70 %. Comme la saleté peut se déposer même sur des installations présentant un angle d’inclinaison supérieur à 60°, les chercheurs et les spécialistes recommandent d’effectuer un contrôle périodique. L’ampleur des travaux de nettoyage ainsi que leur fréquence se définissent au cas par cas.

Un contrôle visuel régulier sur le toit est facile à réaliser : jeter un coup d’œil en automne suffit pour évaluer le besoin de nettoyage. Les feuilles mortes peuvent être éliminées facilement avec de l’eau ou un balai fin. Après un orage de grêle, cela ne fait pas de mal non plus d’examiner les modules de plus près.

Une condition importante s’applique toutefois à ce type de contrôles : il convient de respecter les règles de sécurité concernant les travaux sur un toit. En font partie notamment des points d’ancrage fixes permettant aux installateurs ou aux propriétaires de maison de se déplacer en toute sécurité le long d’un câble sur un toit solaire.

Des entreprises de nettoyage proposent leur service 

Par ailleurs, les entreprises de nettoyage et de conciergerie sont toujours plus nombreuses à offrir – en complément du nettoyage des fenêtres et des façades – un service d’entretien pour installations photovoltaïques. Un nettoyage répété après quelques années suffit ; une inspection visuelle annuelle est néanmoins recommandée. Pour une nouvelle installation, le choix judicieux des produits est utile. Les modules photovoltaïques de haute qualité sont généralement non seulement dotés de revêtements résistants aux rayures, mais aussi généralement montés sans joints. Il convient de prêter une attention particulière aux détails sur les bords afin que la saleté ne puisse s’accumuler nulle part. Les installations de haute qualité ne présentent pratiquement aucune rainure où la saleté et les feuilles puissent s’accumuler. Les installations à cadre présentant un faible angle d’inclinaison sont particulièrement sensibles à la saleté.

Les contrats de maintenance : une base de garantie

Mais attention : les modules solaires ne constituent pas la totalité du système photovoltaïque. Ce dernier comprend également le câblage, l’onduleur, le compteur électrique et le système de fixation. Un point faible connu est l’onduleur, lequel, en tant qu’unité électrotechnique complexe, peut souvent causer des problèmes ou même des pannes plus tôt que prévu. Les experts solaires recommandent donc de convenir d’un contrat de maintenance avec le fournisseur après l’installation des systèmes photovoltaïques. Cela présente l’avantage que tous les cas de garantie soient pris en charge et réparés sans discussion.

Un contrôle périodique à l’aide d’une caméra thermique est également judicieux. C’est en effet le seul moyen de découvrir par soi-même les éventuels problèmes de raccordement ou ceux concernant les modules solaires. Un monitoring de l’exploitation, complété par un contrôle périodique, est désormais proposé par les entreprises d’installation dans le cadre d’un diagnostic de performance régulier.

Questions fréquentes