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Conseils sur le choix et les honoraires de l’architecte

Qu’il s’agisse d’une nouvelle construction, d’une transformation ou de l’extension d’une maison : il vaut la peine de mandater un architecte pour concrétiser les idées, structurer la planification et organiser l’exécution. Voici ce à quoi veiller dans le cadre de la sélection des spécialistes et de la rémunération des services.

Toute personne qui collabore avec un architecte doit respecter certaines règles pour choisir un partenaire et un modèle d’honoraires.
Toute personne qui collabore avec un architecte doit respecter certaines règles pour choisir un partenaire et un modèle d’honoraires.

Pour les grands projets de construction, les concours d’architecture sont un moyen prisé permettant de sélectionner la solution optimale parmi plusieurs propositions. Une fois la meilleure proposition choisie, les planificateurs concernés – architectes, ingénieurs et architectes paysagistes – sont automatiquement impliqués. Pour les petits projets résidentiels, de telles procédures de sélection et de mise au concours sont rares ; cependant, il arrive qu’un maître d’ouvrage privé invite une sélection d’architectes à soumettre une esquisse de projet. Lors d’une telle procédure, il est toutefois recommandé : d’une part, de respecter les règles de la branche, fixées par la Société suisse des Ingénieurs et des Architectes SIA dans son catalogue de normes. D’autre part, le choix doit être justifié de manière crédible. En outre, une participation aux frais doit être offerte aux participants.

Les personnes qui souhaitent décerner directement un mandat – comme l’usage le veut pour les maisons individuelles – ont malgré tout le choix. Commencez par dresser la liste de tous vos souhaits. Elle doit comprendre, notamment, vos préférences fonctionnelles, esthétiques, spatiales, environnementales et financières. Prenez ensuite le temps d’évaluer et de comparer plusieurs spécialistes sur la base de leur attestation de performance. L’architecte devenant un partenaire de confiance pour un long processus de construction, il convient de prêter attention aux critères de sélection suivants :

  • Des objets de référence comparables au bâtiment souhaité peuvent-ils vous être indiqués ?
  • Avez-vous pu vous entretenir avec des clients de référence ?
  • Faites-vous partie de la clientèle type du cabinet d’architecture que vous avez contacté ?
  • Avez-vous vérifié si le cabinet d’architecture en question fait l’objet de poursuites ?
  • Le cabinet d’architecture a-t-il été mentionné dans des magazines spécialisés (nouvelles constructions ou rénovations) ?
  • L’architecte est-il sensible à vos idées et avez-vous l’impression de bien vous comprendre mutuellement ?
  • Le cabinet d’architecture jouit-il d’une bonne réputation auprès des entrepreneurs et des artisans ?
  • Demandez aux maîtres d’ouvrage parmi votre cercle d’amis et de connaissances s’ils ont été satisfaits de leur architecte (dépassements de coûts ou de délais, vices de construction) ?
  • L’architecte respecte-t-il les devis ?
  • L’architecte a-t-il de l’expérience dans la construction durable et/ou efficiente en termes d’énergie ?
  • L’architecte a-t-il son cabinet à proximité de votre parcelle ou devra-t-il faire de longs trajets pour s’y rendre ?
  • Le cas échéant, l’architecte est-il prêt à collaborer avec un entrepreneur général ou total ? 

Contrat d’architecte et honoraires

Pour les petits projets également, il convient non seulement de préciser à l’avance quelles qualités sont importantes pour la construction de la maison, mais aussi de solliciter des offres, afin de déterminer les coûts totaux de la planification. Quelques rares modèles d’honoraires se sont imposés dans la branche. Juridiquement, les honoraires sont soumis au CO et doivent être fixés de manière contraignante dans le cadre d’un contrat d’entreprise. Si l’architecte est membre de la SIA, la facturation est généralement effectuée conformément au règlement SIA 102 « Règlement concernant les prestations et honoraires des architectes ». L’honoraire correspond à un pourcentage du montant total de la construction – selon la phase du processus et le type de tâche, la fourchette est comprise entre 10 et 20 %. Toutefois, les modèles de calcul ne sont pas contraignants et constituent uniquement des recommandations.

Des pondérations différentes

Le modèle de rémunération est basé sur l’hypothèse qu’il existe une corrélation entre les coûts de construction d’un objet et la charge de travail du planificateur. Les phases standardisées, telles que la planification du projet, l’appel d’offres et la réalisation, dont l’architecte doit s’occuper, sont également incluses dans le calcul. Si d’autres exigences sont posées, telles que la planification stratégique ou des études préliminaires approfondies, celles-ci doivent être rémunérées en fonction du temps consacré.

Les différentes phases de prestations sont :

  • Phase d’avant-projet
  • Phase du projet
  • Phase préparatoire de l’exécution
  • Phase d’exécution
  • Phase finale

La phase d’avant-projet comprend l’analyse du cas, l’étude des solutions possibles, ainsi qu’une estimation approximative des coûts et des délais de construction ; un peu moins de 10 % du montant total de l’honoraire y est habituellement consacré. La phase de planification du projet représente généralement un peu plus d’un tiers du montant total. La phase d’exécution, quant à elle, représente en principe la plus grande part de la facture ; les prestations comprennent les plans d’exécution définitifs, l’établissement des contrats avec les entrepreneurs et les fournisseurs, la direction conceptuelle et la direction des travaux. La phase finale est pondérée à un peu moins de 5 %. Cette procédure permet, d’une part, une ventilation détaillée des prestations à fournir. D’autre part, cette clé détermine le cadre dans lequel un architecte est en droit d’exiger un paiement anticipé pour ses prestations avant l’achèvement du projet.

Choix entre forfait et facturation du temps investi

Dans la mesure du possible et du raisonnable, les maîtres d’ouvrage devraient convenir avec l’architecte d’une formule d’honoraires forfaitaires. En tout cas, un montant forfaitaire fixe permet une plus grande sécurité de planification en termes de coûts. Il est important que le maître d’ouvrage ne formule aucune demande de changement par la suite.

En outre, la facturation est souvent basée sur le temps investi, les heures de travail et l’utilisation des moyens techniques étant prises en compte. Il est recommandé de solliciter une offre préalable.

Bien souvent, le processus de planification est lié à des impondérables. Les changements peuvent entraîner des coûts supplémentaires, pour lesquels l’architecte – en fonction des termes du contrat – peut également facturer des frais de planification supplémentaires. Par conséquent, même dans le cas d’honoraires forfaitaires, la compensation d’éventuels frais supplémentaires doit être fixée au préalable.

Cela vaut donc la peine de définir exactement avec l’architecte les prestations susceptibles d’occasionner des surcoûts ; par exemple, si l’intégration d’un modèle de lave-vaisselle plus onéreux que prévu, faisant augmenter le total des frais de construction, pourrait justifier un supplément d’honoraires.

Quand commence un mandat ?

Il vaut aussi la peine de définir le plus tôt possible les rapports juridiques existant entre les maîtres d’ouvrage et l’architecte. La non-exécution d’un projet pour lequel l’architecte a déjà engagé certains frais déterminés sans contrat peut susciter des créances que l’on pourrait éviter si la situation juridique était éclaircie a priori.

Il existe un rapport de confiance entre les maîtres d’ouvrage et l’architecte. Plus le mandat et la facturation sont clairement définis, mieux les acteurs pourront se concentrer sur l’objet de la collaboration : la nouvelle construction, la transformation ou l’extension d’une maison. 

  • Auteur :
  • infomaison
  • Image :
  • istockphoto